• Nom : Toki / Juju Densetsu
  • Editeurs : TAD (Arcade) -
    OCEAN (ST/AMIGA/C64/ZX SPECTRUM) - SEGA (Genesis) - TAITO (NES) -
    ATARI (Lynx)
  • Année : 1989 (Arcade) - 1990 (Lynx) - 1991 (ST/AMIGA/Genesis/NES/C64/ZX)
  • Genre : Jeu de plateforme, planète des singes.

Encore un jeu de plateau. Encore une bimbo enlevée à secourir. Encore des bonus, des boss et des niveaux. TOKI est-il pour autant un jeu comme il s'en compte par milliers ? Rien n'est moins sûr ! Personnellement, j'espère bien qu'après avoir lu ce test, vous n'aurez envie que d'une chose : y (re)jouer.

LE JEU

Le fait est là, Tad Corporation n'est pas un "grand" éditeur de jeux vidéo. Cependant, on compte à son actif des titres comme Cabal et Blood Brothers.

Mais bon, je ne prends pas ma plume mon clavier pour vous entretenir de Tad ou des jeux qu'il a pu faire. Non, cette page est dédiée au chef d'oeuvre de cet éditeur, à un titre qui a le plus marqué ma culture video-ludique: TOKI.

Le jeu débarque en arcade en 1989 et connaît rapidement un gros succès. Et pourtant, si l'on tente d'expliquer ce succès, on n'arrive pas trouver d'élément factuel d'originalité : d'un point de vue technique la borne se compose essentiellement d'un 68000 à 10 Mhz (du standard pour l'époque), du point de vue scénaristique c'est la misère et le jeu n'est pas extraordinairement long.

Non, si l'on tente d'expliquer ce succès c'est ailleurs qu'il faut en chercher les raisons. Et moi, je n'en vois qu'une : le génie. Oui carrément. Je l'affirme bien haut : TOKI EST GENIAL.

Tout d'abord le personnage : comme Fonzie, il est coooooool. Franchement un singe qui porte des lunettes de plongée, des baskets et un casque de football américain, c'est pas mortel ça ? D'ailleurs, toute l'ambiance graphique est excellente, des singes zombis ennemis jusqu'aux boss complètement abracadabrantesques, Toki a su imposer son style légèrement déjanté mais cohérent.

De plus la taille des sprites est impressionnante, surtout par endroit. Et pas un ralentissement à la ronde.

Je vous parlais de succès, je n'invente rien. Quoi ? Une preuve que la version arcade ait bien marché : elle s'est exporté du japon via Fabtek. Ca vous suffit pas ? Bon, ok. Alors essayez ça : la borne a eu ses versions bootleg (Datsu Electronics, 1990). Vous iriez copier un jeu qui ne fait pas tomber les yens dans le monnayeur, vous ? Et puis, si vous êtes encore rétissant à cet argumentaire, allez donc voir la dernière partie de l'article (les adaptations), comme ça, la prochaine fois, vous me croirez sur parole. Non mais.

Par contre, Toki, c'est pas pour les petits joueurs. Le niveau de jeu est croissant mais élevé. Les niveaux sont découpés en points d'où l'on peut réapparaitre en cas de faux pas, mais il faut quand même persévérer, surtout au dernier niveau. D'ailleurs, les concepteurs n'ont permis que 5 "continues" au dernier niveau :

Ainsi dépenser une fortune dans le jeu ne vous permettra pas de finir le jeu. Dura lex, sed lex. (non, rien à voir avec les verres de la cantine) un concept que j'apprécie beaucoup.

En plus de ça, on peut littéralement dire qu'à certains endroits les levels designers sont carrément sadiques : alors qu'on doit sauter pour avancer, paf ! On se prend dans la tête une nuée de trucs bizarres volants. Quand c'est pas ça, c'est autre chose, par exemple, on saute par dessus un trou plein de pics et on atterit sur... une plateforme qui s'écroule. On hurle alors un bon coup et on reprend en jurant de ne plus se laisser avoir... De plus, Toki n'a pas de vie. Si on le touche, il meurs. Pour couronner le tout, si vous restez trop longtemps au même endroit sans bouger, une charmante tête de mort viendra vous prendre une vie !

Enfin pas de panique, il y a toujours une solution aux problèmes que pose l'architecture des niveaux. Et puis, pour palier à cette difficulté on a heureusement droit à une jouabilité E-X-E-M-P-L-A-I-R-E. Aucun ralentissement, un temps de réponse le plus proche possible du zero, les développeurs ont bien bossé.


L'equipe TOKI

Toki est un jeu de plateforme où le héros tire des projectiles sur les monstres adverses pour s'en débarasser. L'autre solution consistant à leur sauter dessus, un peu comme dans le jeu avec un plombier Italien.

Côté multi joueurs, c'est la dèche. On a tout juste droit à un jeu "deux joueurs alternés". Enfin, faut bien trouver un défaut, la perfection n'est pas de ce bas monde. Mais bon, je pense que vous l'aurez compris, j'adooooooore ce jeu. Et je ne suis pas le seul, la carte Jamma s'achète et se vend encore sur des sites d'enchères virtuelles aux alentours de 100$. Ah, Si j'avais une borne à la maison (Mon anniversaire est très bientôt, demain d'ailleurs. A moins que ce ne soit aujourd'hui. Qu'attendez vous ?). Beaucoup de bornes TOKI ont vu le jour et il est resté très longtemps dans les salles de France.

Allez, heureusement l'émulateur qui fait aimer les émulateurs (MAME, si tu revenais...) le fait tourner à merveille. Terminez l'article et jetez vous dessus qu'on en parle plus.

LA MUSIQUE

La musique est constituée essentiellement de loops (oui, oui monsieur Toubon, des boucles). Cheap ? Que nenni ! Ces mesures rythmiques simples mais très efficaces fonctionnent à merveille avec l'esprit du jeu.

Pour vous en rendre compte, cliquez sur le haut-parleur ci-contre.

A l'instar du reste du jeu, la bande son est simple mais elle déchire bien. Son rythme correspond vraiment au gameplay, son côté un peu "pouêt" colle à fond au côté déjanté. Les bruitages sont beaucoup plus que corrects.

Enfin bon, pour ma part, j'ai vraiment été marqué par cette musique. Quelques notes suffisent a me replonger dans le jeu, une véritable madeleine de Proust sonore.


LES NIVEAUX


Les niveaux que vous aurez à traverser.

NIVEAU 1 : LE LABYRINTHE DES CAVERNES

Bon alors, vu que des mains diaboliques (Bashtar) servant un gros vilain ont enlevé MIHO, la bimbo, et que Toki s'est retrouvé transformé en singe, vous allez avoir du fil à retordre pour remettre tout ça au carré. Ce premier niveau se passe dans des cavernes, et vous aurez l'occasion d'y rencontrer "les portes de Moornar" (le boss de milieu de niveau), une machine pilotée par des singes. Le Boss final, BOLORAGOG, n'est pas très dur vous aurez vite fait de passer ce balanceur de singes.


Les portes de Moornar.

Boloragog.

Seule particularité du niveau, les leviers 16t :

NIVEAU 2 : LE LAC NEPTUNE

Après les caves, Toki va faire trempette dans le lac Neptune, plein de requins et de piranhas, une partie du niveau se joue comme un shoot'em up. Le boss est pas trop compliqué quand on sait comment il fonctionne.


Les portes de Morah.

Rambasha.

NIVEAU 3 : LES CAVERNES DE FEU

Retour dans un contexte underground (comprenez par là, sous terrain) Toki traverse dans ce niveau les cavernes de feu. La difficulté commence à s'élever d'un cran...


Les espèces de Phenixs sont un peu pénibles.

Non, vous ne rêvez pas, le Boss du niveau 3
vous attaque bien avec les lettres B-U-R-P.

NIVEAU 4 : LE PALAIS DE GLACE

Alors ici, la difficulté monte encore d'une marche. Déjà, y'a un choc thermique. Du feu, vous passez à la glace. Les plateformes de glace qui se brisent vous obligeront à sauter en rythme, et le boss commence a être bien dur. Il y a un petit passage dans l'eau comme au niveau 2 mais en plus ardu.



Pour celui-là, un bon timing est indispensable.

NIVEAU 5 : LA SOMBRE JUNGLE

L'avant dernier niveau. Ca commence à devenir balèze. Et en plus, il pleut.


Ce sont les mains qui ont enlevé MIHO. Vengeance !!!

NIVEAU 6 : LE PALAIS DORÉ

Alors là, c'est infernal. Le dernier niveau se passe dans un palais en or dans une ville industrielle. Les armes se font rares (alors qu'on en aurait bien besoin), et quand elles sont là elles sont dures à chopper. En rapide : c'est beau, c'est dur, c'est la fin.


Le passage sur le chariot est dur mais excellent.

Le Boss final, il vous en fera baver.

LES BONUS

Les armes :

"La grosse boule". Ce tir fait autant de dégâts que deux tirs classiques.
"Le tir triple". Trois boules sont envoyées simultanément. Oui c'est un 3-way.
"Le lance flamme". Un gros tir continu pour faire rôtir les vilains méchants pas beaux.
"Le tir sinusoïdal". Deux boules se déplaçant en sinusoïdes partent en même temps. Ce tir est très efficace.
"La boule r-type". La plus grosse arme du jeu. Une barre énergétique se remplit et se vide instantanément à chaque tir. Plus la barre est remplie, plus le tir est gros et fait mal.

Les items :

Les pièces. Certains monstres vous donneront une pièce lorsque vous les shooterez. 50 pièces donnent une vie.
La Clef. La clef est très rare dans le jeu. Elle débloque une partie du décors pour vous permettre d'avancer.
L'horloge. Bon alors, à quoi ca peut bien servir ? Faisons une hypothèse : disons que ca augmente le temps restant.
Le petit TOKI 1up : une vie supplémentaire.

Les améliorations

Le casque vous permet, comme c'est surprenant, de vous protéger le crâne pendant quelques instants. D'accord c'est que le crâne, mais comme c'est la partie la plus importante du corps de Toki, ça protège pas mal.
Avoir les baskets fera faire à Toki des sauts plus importants. Très pratique pour accéder à certains bonus ou plateformes élevées.

EXTRAIT DU BESTIAIRE


Bellzador

Webstanite

Herbamo

Geeshergam

Raktura

Flying Shardu - Killer Harnas

Timagon

Gabranha

Garnidare

Blastums

Wobalin

Kalgatrobe

Galartor

Pengafin

Armorel Kemin

LES ADAPTATIONS

Bon, avant toute chose : la version arcade est la plus jolie, la plus jouable, la plus fun et la mieux. Comme ça, c'est fait. Ensuite, bah on va passer en revue les conversions de Toki pour terminer l'article, ca vous dit ? Alors, classé par mon ordre (forcément subjectif) de préférence.


LA VERSION ATARI ST

Toki sur ST est une remarquable adaptation. Les petits gars ont vraiment fait un remarquable travail. Les libertés d'adaptation sont minimes et le gameplay est vraiment comparable (la seule réelle différence vient du fait que le joystick ST n'a qu'un seul bouton fire et qu'il faut donc aller vers le haut pour sauter).

Afin de palier le manque de patate de la machine les concepteurs ont choisi de limiter la surface de l'écran prise en compte (220X200 au lieu de 320X240).

Une autre différence notable est la couleur de cheveux de MIHO : elle est brune. Ben oui le ST c'était pour les "intelligents", pour les autres y'avait l'amiga (je taquine, je taquine, gnark gnark).

Une autre différence à noter : la musique du niveau 2 a été entièrement changée. Rhaaaa sacrilège.

Malheureusement quelques ralentissements sont à déplorer avec les TRES gros sprites, mais restent heureusement anecdotiques.


LA VERSION AMIGA

La version AMIGA est un tantinet meilleure que celle décrite ci-dessus : un peu plus de couleurs, un peu plus de détails dans les graphismes de fond et aucun ralentissement.

Mais grosso-modo c'est la même. Et pour cause, c'est la même équipe chez OCEAN qui a réalisé les deux versions. On retrouve donc le même gameplay (bouton unique oblige).

Si la qualité sonore est meilleure que sur ST, je préfère les musiques Atari, plus proches de la version arcade (ca s'explique par une histoire technique de processeur sonore).

Ah, si ! un truc qu'on peut dire. Un problème sur la version AMIGA que les programmeurs ont évité sur ST : la gestion de la caméra (oui même en 2D, sachez, vous les "djeunz" que ca existait déjà). Dans certains endroits, le scrolling ne s'effectue pas très bien et la surface affichée n'est pas la surface utile. Et puis dans l'intro, on peut entrevoir un bout de mamelon de MIHO. On reconnait le côté racoleur de l'AMIGA !!! (je continue de taquiner, MWaaa ah ha ha !!! Vous l'avez deviné, dans la guéguerre ST/AMIGA j'étais un AtariSTE...)


LA VERSION NES

Bon. La version NES. La taille des sprites est ridicule, le processeur sonore m'irrite les tympans et la palette est risible. Et pourtant...

Et pourtant je dis BRAVO. Oui, cette conversion est tout sauf ridicule. L'équipe en charge a réussi à faire l'inconcevable : une version de TOKI sur NES qui n'est pas pitoyable. C'est vraiment jouable, les niveaux de l'arcade sont respectés. Ah bah oui, forcément, me direz-vous, c'est TAITO en personne qui s'y est collé.

Même si c'est un des plus grands éditeurs de jeux video qui a réalisé ce tour de force y'a de quoi rester béat.

Si vous ne connaissez pas cette version, testez-là pour comprendre précisément de quoi je parle.

Bien sûr les limitations de la machine se sentent (disparition des fonds lors de l'apparition des Boss par exemple) mais on peut faire fi. On notera également l'apparition de "coeurs" qui font que Toki peut se faire toucher 2 fois avant de mourir.

Bon, dans le cas où l'infime probabilité que les programmeurs qui ont fait cette version lisent ceci se réalise, j'en profite pour leur tirer mon chapeau. Et pas qu'un peu.


LA VERSION LYNX

Ce jeu est considéré par beaucoup comme le meilleur jeu de la console portable d'ATARI.

La jouabilité est bonne, les graphismes sont corrects, les musiques sont bien, les bruitages sont très bons.

Seulement voilà, la faible résolution de la Lynx (160x100) lui donne cet aspect "bouillie de pixels", une limitation due a la machine et définitivement pas imputable au jeu en lui même.



LA VERSION C64

La version C64 est comment dire... "oui mais non".

Les niveaux sont bien là, la musique d'intro est sympa mais le jeu est définitivement trop poussif. Toki sur C64 n'est plus un jeu "super sympa" mais un calvaire crispant et lent.

OCEAN s'y est essayé, on peut leur attribuer ce mérite, mais soyons honnête le résultat est plutôt pénible qu'autre chose. Dommage, la seule erreur de cette conversion c'est la machine.

" [...] si j'ordonnais à un général de se changer en oiseau de mer, et si le
général n'obéissait pas, ce ne serait pas la faute du général. Ce serait
ma faute [...] Il faut exiger de chacun ce que chacun peut donner."

Saint-Exupery, Le Petit Prince.


LA VERSION MEGADRIVE

Bouuuuh ! Bah ! Beurk !

Autant j'aime beaucoup SEGA autant là je leur colle un zéro pointé pour cette #%*$£§§ d'adaptation sur Megadrive.

Le jeu n'a plus rien à voir : des couleurs ternes, des niveaux modifiés, l'intro mythique changée... Et puis, plus grave c'est comme si TOKI avait perdu son petit côté "déconne". Si encore les changements avaient eu lieu "en mieux", pourquoi pas ? Mais non ! Et puis, pour être honnête, la qualité intrinsèque de ce jeu est LARGEMENT en dessous des capacités de la bécane.

Les niveaux sont découpés à cause d'une mauvaise gestion de la mémoire (d'où l'apparition honteuse de panneaux EXIT), c'est moche et le gameplay n'est pas fun.

Y'a que les musiques qui s'en sortent à peu près, même les bruitages sont dégueus.

Allez, ouste, hors de ma vue.


LA VERSION ZX SPECTRUM

Que dire d'autre que : "Le ZX SPECTRUM n'était pas une machine taillée pour TOKI" ? Heu... désolé, sans être désagréable, je vois pas. Je sèche. Si j'ai froissé les amoureux du ZX, vous avez le droit de réponse sur le forum.

ARTWORK


Le flyer Arcade


La boite des versions Versions ST/AMIGA/64/ZX SPECTRUM.


Nintendo Entrentainment System


La version de la portable d'ATARI.


Versions Megadrive EUR/ JP et Genesis

LES ROMS SUR PLANET EMULATION

Enfin, quoi de mieux pour conclure que de vous proposer de tester ce jeu par vous-même ?

MACHINE
ROM
ARCADE
ATARI ST
AMIGA
LYNX
NES
MEGADRIVE
COMODORE 64

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